dimanche 4 novembre 2012

Candide ou la musique de nos jours


Disant que depuis la nuit des temps, les générations étaient toujours en conflit, les vieux avec les jeunes, les gouts avec les gouts, les classes avec les classes, même à nous jours des saintes internets et interwebs. La blogosphère nous n'est plus mystère, tout comme la stratosphère (par la clémence de notre cher homme du Stratos, nommons Felix Baumgartner). Petit blogueur, en conflit avec l'influent; vérité en deçà de mon blog, erreur au delà.

Candide, s'accompagnant de Martin en visitant le noble Vénitien, qu'est le seigneur Pococuranté, était émerveillé par la musique qui redondait depuis un bon moment:
Pococuranté, en attendant le dîner, se fit donner un concerto. Candide trouva la musique délicieuse. « Ce bruit, dit Pococuranté, peut amuser une demi-heure ; mais, s'il dure plus longtemps, il fatigue tout le monde, quoique personne n'ose l'avouer. La musique aujourd'hui n'est plus que l'art d'exécuter des choses difficiles, et ce qui n'est que difficile ne plaît point à la longue.

« J'aimerais peut-être mieux l'opéra, si on n'avait pas trouvé le secret d'en faire un monstre qui me révolte. Ira voir qui voudra de mauvaises tragédies en musique, où les scènes ne sont faites que pour amener, très mal à propos, deux ou trois chansons ridicules qui font valoir le gosier d'une actrice ; se pâmera de plaisir qui voudra, ou qui pourra, en voyant un châtré fredonner le rôle de César et de Caton et se promener d'un air gauche sur des planches ; pour moi, il y a longtemps que j'ai renoncé à ces pauvretés, qui font aujourd'hui la gloire de l'Italie, et que des souverains payent si chèrement. » Candide disputa un peu, mais avec discrétion. Martin fut entièrement de l'avis du sénateur.

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